Ce mercredi 20 Août 2025, la représentation nationale béninoise a accueilli au Palais des Gouverneurs à Porto Novo une délégation de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA). Le but de la présence de cette institution à l’hémicycle étant de partager avec les députés, les modalités d’utilisation des parrainages pour la présidentielle de 2026. La campagne initiée par cette structure en charge de l’organisation des élections a sans doute pour objectif de mettre fin aux supputations générées par les diverses interprétations du code électoral relativement au parrainage.
A la question de savoir si un élu peut s’auto-parrainer en tant que candidat à la présidentielle, la CENA répond par l’affirmatif apaisant un tant soit peu les inquiétudes surtout dans le rang de l’opposition qui risquait de sacrifier les candidatures sérieuses à cette présidentielle. Si on s’en tient donc aux assurances de l’institution dirigée par Sacca Lafia, tous les candidatables peuvent dormir sans crainte d’autant puisqu’ils auraient la garantie qu’ils peuvent se parrainer même en tant que maire ou député parrain. Mais dans le passé et sous le régime dit de la rupture, les assurances de ce genre ont été très vite dissoutes tel du sel dans l’eau bouillante suite aux revirements politiques inattendus, dignes de la ruse et de la rage. Dans un pays démocratique où les lois obéissent aux droits qui à leur tour fondent leur existence sur les lois et devant lesquelles les citoyens sont tous égaux, les polémiques n’auraient nullement droit de citer. Seulement, en 2019, 2020 et 2021, l’histoire du Bénin laisse graver dans les mémoires l’exclusion d’une frange de la classe politique au détour d’invention politico juridique et d’interprétations de texte en faveur des uns contre les autres. La CENA a parlé en validant l’auto-parrainage. Et après ? Doit-on croire à l’institution telles aux paroles d’évangile ? La seule chose qui puisse garantir l’application de cette sage décision si non cette objective interprétation du code par la CENA reste et demeure l’amour du Bénin et de ses populations qui obligerait tous les acteurs majeurs du processus électoral en cours, à faire parler le droit là où la loi est restée muette. Ceci en laissant le parrainage profité à tous sans exception et surtout sans exclusion.
Après donc le passage salutaire de la CENA à l’Assemblée nationale, le Bénin et surtout les autorités politiques doivent, au nom et pour la paix, se résoudre à extraire de ce processus électoral, toutes ruses et toutes rages pour éviter une éventuelle impasse aux conséquences dommageables au pays. L’opposition doit en même temps doubler de vigilance et de stratégie pour rester et se maintenir dans la course au nom et pour le bien de la démocratie béninoise agonisante. La mouvance aussi doit travailler à cette fin.
Norbert Adjakoun.