Ces derniers mois furent pour Razack Omotoyossi une longue traversée de la souffrance. Dans sa quête désespérée d’une délivrance qui, malheureusement, ne viendra jamais, il s’est ouvert au monde, a tendu la main, a cherché une solution pour survivre mais en vain.
Même lorsqu’il a demandé de l’aide, il n’a reçu en retour que silence ou moqueries. Son milieu, celui du football, l’a ignoré. Il n’a jamais été pris au sérieux. Certains allaient même jusqu’à se moquer de lui, alors qu’il s’éteignait lentement, à petit feu. Et le jour même de sa mort, beaucoup n’y croyaient pas. Certains pensaient à une nouvelle tentative d’alerte, un appel à l’aide déguisé.
Les versions autour de son décès étaient confuses, contradictoires. Ce mardi 19 août 2025, au petit matin, les Béninois tentaient chacun, à leur façon, de vérifier l’information via leurs contacts à Lagos. Était-il vivant ? Était-il mort ? L’incertitude régnait. Mais la vérité a fini par s’imposer, l’ancien attaquant des Écureuils Razack Omotoyossi n’est plus.
Nous ne le jugeons pas. Nous ignorons les circonstances exactes de sa mort. Mais ce que l’on peut constater, c’est cette indifférence qui entoure encore trop souvent ceux qui souffrent. Ce manque cruel d’assistance à personne en danger. Ce manque de compassion. Et surtout, cette habitude bien ancrée de pointer du doigt ceux qui tombent, alors même que nous n’avons ni la volonté ni les moyens de les aider.
Que Razack repose en paix.
De lui, nous retiendrons avant tout son immense talent. Son jeu dos au but, sa présence physique dans la surface, ses tirs puissants des deux pieds, sa capacité à résister aux défenseurs. Il était fort, robuste, difficile à contenir.
De Pobè à la sélection nationale, il a su imposer sa personnalité. Il disait ce qu’il pensait, sans détour. Même après avoir raccroché les crampons, il est resté fidèle à ses Guépards. Il rêvait d’une équipe nationale compétitive, capable de faire vibrer tout un peuple.
Aujourd’hui, il n’est plus là. Mais son sourire, sa passion et son amour pour le football béninois resteront à jamais gravés dans nos mémoires.
À sa famille et à ses proches, tout notre courage en ces temps douloureux.
Il a été inhumé ce jeudi 21 août 2025.
Que son âme repose en paix.
Et qu’il continue, de là-haut, à encourager ses Guépards.
Hugues Zinsou Zounon