La statue de l’ancien président ghanéen Nana Akufo-Addo, érigée en novembre 2024 devant l’hôpital régional Effia-Nkwanta à Sekondi, a été détruite lundi. Les images diffusées montrent la tête de la sculpture gisant au sol, tandis que le piédestal est également endommagé.
Inaugurée par l’ancien président lui-même, la statue avait été vivement critiquée dès son dévoilement, qualifiée de « glorification personnelle » et jugée insensible au vu des graves difficultés économiques du pays. Certains résidents avaient réclamé son retrait, dénonçant l’utilisation de fonds publics dans un contexte marqué par une crise économique historique.
Sous le mandat de Nana Akufo-Addo, le Ghana a dû solliciter un plan de sauvetage de 3 milliards de dollars auprès du FMI en 2023. La population a été confrontée à une inflation galopante, à la dévaluation de la monnaie nationale et à une hausse du coût de la vie; autant de facteurs qui ont alimenté le mécontentement. Ce climat a conduit à une défaite écrasante de son parti aux élections présidentielles de décembre 2024, remportées par l’opposant John Dramani Mahama.
Certains habitants ont salué la destruction de la statue, estimant qu’elle était « inutile » et symbolisait l’échec des promesses de développement. D’autres, en revanche, ont déploré cet acte, jugeant qu’il aurait pu être évité. Cet événement illustre un rejet croissant de la population envers ses dirigeants, appelant à une gestion plus responsable et respectueuse des besoins des citoyens.
Ezéchiel Dagbégnon Padonou