Le président Patrice Talon vient de se débarrasser de son ministre en charge de l’énergie et de l’eau. Après sa suspension des instances de son parti Le Bloc Républicain (Br), ce dimanche 05 janvier 2025, Séidou Adambi puisque c’est de lui qu’il s’agit a été limogé ce lundi 06 janvier 2025. La nouvelle, telle une traînée de poudre, s’est répandue dans tout le pays puisqu’il rejoint ainsi la liste des rares ministres débarqués du gouvernement Talon depuis 2016. Mais pourquoi le jeune ministre serait t-il débarqué du gouvernement à moins de deux ans ses élections générales de 2026 malgré sa côte de popularité et sa capacité politique de mobilisation ?
En effet, les bruits courent de plus en plus sur les ambitions du désormais ex-ministre de l’énergie pour la fonction présidentielle. Autrement, le jeune ancien maire de Parakou et députés, ambitionnerait de succéder à son actuel patron, le Président Patrice Talon. Il y a un mois, et plus précisément le 4 décembre 2024, un quotidien de la place a publié un article bien ambitieux lui aussi sur le ministre encore collaborateur du président Talon. «Présidentielle de 2026 : Séidou Adambi, une pression populaire en faveur de sa candidature», titre le journal qui donne toutes les chances au ministre de remplacer l’actuel président dès 2026. Une posture qui ressemble à une envie d’enterrer le roi vivant. Et cette posture est fortement combattue par le chantre de la rupture qui a été déjà clair lors de son intervention télévisée après son discours sur l’état de la nation en décembre 2023, lorsqu’il soulignait que ce sont les partis politiques qui s’organiseront pour designer le ou leurs candidats aux élections présidentielle de 2026. C’était en réponse aux ambitions présidentielles de son ami et partenaire Olivier Boko qui poussait un peu trop les ailes. D’ailleurs, l’ex-ministre des sports, Oswald Homeky a fait les frais de ces ambitions exprimées, en 2023 avant de se retrouver depuis quelques mois en prison avec celui qu’il avait présenté comme le mieux disant pour succéder à Patrice Talon. Séidou Adambi devrait pourtant en bonne intelligence avoir pris bonne note et savoir envier le plat du roi. Depuis ce lundi, il est éjecté du système Talon qui l’aura certainement désormais à l’oeil.
En conséquence, Séidou Adambi, s’il ne sait pas courir, doit savoir se cacher à partir de ce lundi 06 janvier 2025 pour ne pas se retrouver sous la guillotine de la rupture dont le patron veut contre vents et marées, garder le contrôle tout au moins jusqu’en 2026 avant de passer la main conformément aux dispositions de la constitution béninoise. Les élections s’approchent à grands pas, mais l’atmosphère créée et entretenue par le régime dit de la rupture terrorise et limite les ambitions qui sont étouffées dès qu’elles naissent surtout dans le rang des partisans du président Patrice Talon. Déjà le code électoral voté et promulgué en mars 2024 est juste à polémique parce qu’il porte les germes d’exclusion et de crises politiques que tout le pays craint. A cela s’ajoutent les mesures que prend systématiquement le régime pour recadrer les ambitions présidentielles qui émergent, peut-être, trop tôt. Ce qui ramène la fâcheuse question que se posent nombre de béninois surtout l’opposition à savoir : le président Patrice Talon veut-il vraiment partir du Palais de la Marina a la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel en 2026 ?