À quelques semaines des élections législatives du 11 janvier 2026, le parti Les Démocrates est à la croisée des chemins avec l’une des crises internes les plus profondes de son histoire récente. Après la tourmente de l’affaire de parrainage qui a empêché la participation du parti à la présidentielle de 2026, les divergences au sein de la principale formation politique de l’opposition s’élargissent, révélant un déséquilibre politique et stratégique difficile à contenir.
Depuis quelques jours, le parti Les Démocrates fait face à une situation très délicate et à la limite explosive. Au lendemain de l’échec de la formation politique à prendre part à la présidentielle d’avril 2026, les différents agissements des leaders laissent voir un parti fragilisé par la déception. Dans la base militante, on sent un goût amer. Pendant que certains y voient une trahison de haut niveau de la part des responsables, d’autres évoquent une largesse dans la gestion politique de la direction nationale du parti. Les récentes déclarations de certains députés membres du parti, des responsables et même du candidat désillusionné, Renaud Agbodjo n’ont fait qu’aggraver les doutes internes d’un malaise qui secoue le parti. Plusieurs députés du parti multiplient ces derniers temps des déclarations controversées, souvent en porte-à-faux avec la ligne officielle de la direction. Ces prises de parole non coordonnées renforcent le sentiment d’un mouvement désarticulé, sans boussole commune. Dans ce climat tendu, le parti de Boni Yayi peine à retrouver son unité et à réaffirmer sa position sur le plan politique national. L’ancien président et actuel leader charismatique de l’opposition, malgré son charisme et son expérience politique, se retrouve aujourd’hui confronté à une équation politique quasi insoluble : comment reconstruire la cohésion du parti, restaurer la confiance et surtout sélectionner les bons candidats pour les législatives de 2026 ? Entre les ambitions personnelles, les querelles internes et la perte de repères idéologiques, la tâche s’annonce grande. La moindre erreur de casting pourrait coûter cher au parti et compromettre sa capacité à peser dans les prochaines échéances surtout avec la désillusion infligée par la non participation à la présidentielle. Avec la situation actuelle, Boni Yayi a deux possibilités.
Il doit parvenir à imposer une restructuration ferme avec des hommes de confiance et à rassembler les siens autour d’une stratégique idéologique claire. A défaut, le plus grand parti de l’opposition serait face à une implosion qui profitera sans doute à la mouvance. Le parti sera déstabilisé. Il faut donc une refondation rapide et une instauration d’une discipline de groupe solide avant même le début du dépôt des dossiers de candidatures pour les élections législatives.
Mohamed YEKINI