À l’occasion de la cérémonie marquant l’adhésion de Sabi Sira Korogoné, leader de la Coalition Bénin Debout/Vague Orange, à la Résistance nationale, Candide Azannaï a livré un discours sans détour. L’ancien ministre de la Défense a dénoncé les réformes du président Patrice Talon, qu’il qualifie de « déformes », tout en appelant à une mobilisation populaire contre l’exclusion politique.
La Résistance nationale a accueilli un nouveau membre de taille en la personne de Sabi Sira Korogone. L’événement, marqué par des échanges de circonstance, a été l’occasion pour Candide Azannaï de réaffirmer ses positions face au pouvoir en place.
En effet, pendant les échanges, l’ancien ministre n’a pas mâché ses mots. « Talon n’a pas fait des réformes. Il a fait des déformes », a-t-il fait déclaré d’entrée. À ses yeux, la réforme du système partisan, censée renforcer la démocratie, s’est transformée en « système départisan » qui fragilise le pluralisme politique. Pour Azannaï, l’exclusion orchestrée par ce mécanisme équivaut à un coup d’État. Dénonçant une gouvernance qui hiérarchise et divise, il a martelé qu’« On nous demande de nous mettre ensemble en tuant nos égos et nos logos, pas de nous hiérarchiser ».
Par ailleurs, le leader de Restaurer l’Espoir a également rappelé son ancrage auprès du peuple. « Nous personnellement, moi j’ai rendez-vous avec le peuple. Le peuple m’a donné son adresse et je suis devant la maison du peuple », fait-il savoir. Dans un autre registre, Azannaï a fustigé ceux qui qualifient l’histoire béninoise de « passé honteux ». Selon lui, chaque région du pays regorge de héros historiques. « Au nord, il y en a. Au sud, à l’est, au centre, partout nous avons des figures héroïques. Et on dit que nous avons un passé honteux ? », s’interroge Candide Azannaï.
Il a pour finir, pointé du doigt l’inconstance des acteurs politiques actuels en ces termes : « Vous ne pouvez pas faire la politique en disant A le matin, B à midi, C l’après-midi, D à la nuit tombante et dans la grande nuit dire n’importe quel alphabet ». Par ces propos, Candide Azannaï réaffirme son rôle de vigie critique face au régime en place et souligne la nécessité d’une mobilisation nationale pour préserver la démocratie.
Gildas AHOGNI