Désormais reconnue par 157 États membres de l’ONU, la Palestine voit sa souveraineté confirmée par une vague récente de soutiens, notamment en Europe et en Occident. Cette dynamique reflète un isolement croissant d’Israël sur la scène internationale.
La Palestine est aujourd’hui reconnue comme État souverain par 157 pays sur les 193 membres de l’ONU, soit 81 % de la communauté internationale. Ce chiffre marque une étape importante dans la quête palestinienne de légitimité, près de 37 ans après la proclamation de l’indépendance par Yasser Arafat, le 15 novembre 1988.
Au cours de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies, plusieurs pays occidentaux ont officialisé leur décision : la France, la Belgique, le Luxembourg, Malte, Monaco et Andorre, rejoints par le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, le Portugal et le Mexique. Ces annonces s’ajoutent aux nombreuses reconnaissances déjà intervenues depuis octobre 2023, portant à 20 le nombre de soutiens nouveaux dans le contexte de la guerre à Gaza.
Un geste aux implications diplomatiques
Ces reconnaissances visent à relancer l’option d’une solution à deux États. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a ainsi déclaré : « En dépit de l’horreur grandissante au Moyen-Orient, nous agissons pour maintenir vivante la possibilité de paix ». Pour les Palestiniens, chaque reconnaissance renforce leur capacité à établir des ambassades, conclure des accords commerciaux et engager des actions dans les instances internationales.
Du côté israélien, la colère est palpable. L’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, a dénoncé une « mascarade » et accusé ces pays de « récompenser le terrorisme ». Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réaffirmé que « la création d’un État palestinien n’arrivera pas », qualifiant ces décisions de « prix offert au Hamas ».
Un nouvel équilibre international
Si les États-Unis continuent de bloquer l’adhésion pleine et entière de la Palestine à l’ONU par leur veto au Conseil de sécurité, la tendance mondiale met en évidence un isolement diplomatique croissant d’Israël. Pour de nombreux analystes, cette dynamique, bien que symbolique, pourrait transformer à terme le rapport de forces au Moyen-Orient. D’autres estiment qu’afin de faire accélérer les négociations, l’ONU devrait adopter des sanctions contre l’Israël, comme exemple bloquer leur participation à des compétions sportives mondiales.
Cette vague de reconnaissances en faveur de la Palestine illustre l’émergence d’un consensus international, même imparfait, en faveur de son droit à exister. Il s’agit d’une victoire diplomatique majeure, mais dont l’impact concret sur le terrain reste incertain.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU