Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé ce 22 septembre 2025 à Bamako à travers un communiqué conjoint, leur retrait immédiat du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale (CPI). Cette décision s’inscrit dans le cadre de la poursuite des réformes diplomatiques dans leur stratégie d’affirmation de souveraineté.
La Confédération des États du Sahel (AES) poursuit son émancipation vis-à-vis des structures internationales jugées contraires à ses intérêts. Réunis à Bamako, les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont décidé de se retirer « avec effet immédiat » du Statut de Rome qui fonde la Cour pénale internationale. Les trois gouvernements expliquent avoir constaté, au fil des ans, « la transformation de la CPI en instrument de répression néocolonial aux mains de l’impérialisme ». Selon eux, la juridiction internationale a fait preuve de « justice sélective », incapable de poursuivre certains crimes de guerre ou crimes contre l’humanité, tout en s’acharnant contre des acteurs jugés extérieurs au cercle des puissances dominantes.
Après leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2025 et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en mars dénier, cette décision vient renforcer la ligne politique de l’AES : rompre avec les institutions perçues comme vecteurs d’ingérence. Les trois pays entendent désormais recourir à des mécanismes endogènes pour promouvoir la justice et les droits humains, « en adéquation avec leurs valeurs sociétales ».
Si l’AES réaffirme sa gratitude à l’ONU et aux États membres, elle se dit ouverte à coopérer dans d’autres cadres jugés respectueux de la souveraineté. Cette nouvelle rupture pourrait cependant accentuer son isolement diplomatique sur la scène internationale.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU