(Le gouvernement interpellé à prendre des responsabilités)
À Avali, un village de la commune d’Agbangnizoun, la situation dramatique de l’école primaire publique illustre les défis persistants du système éducatif béninois. Faute de tables-bancs, des dizaines d’enfants suivent les cours assis à même le sol. Cette réalité, loin d’être un simple fait divers local, traduit l’urgence pour le gouvernement d’assumer pleinement ses responsabilités afin de garantir à chaque enfant une éducation de qualité.
Dans le paysage éducatif béninois, certaines situations rappellent que l’école, censée être un sanctuaire d’apprentissage et d’égalité des chances, reste encore un luxe pour de nombreux enfants. À Avali, dans la commune d’Agbangnizoun, le constat est alarmant. Plus de 170 élèves des classes de CI et de CP suivent leurs leçons directement assis sur le sol, faute de tables-bancs.
La directrice de l’établissement, Nina Lokonon, a confirmé à Radio Alohado que l’école, avec près de 400 élèves, ne dispose que de 80 tables-bancs fonctionnels. La conséquence immédiate est que des salles sont surchargées, des enfants sont obligés de s’asseoir par terre et un climat scolaire peu propice à l’apprentissage. Dans ces conditions, comment espérer des performances académiques satisfaisantes ?
Une situation qui interpelle sur la gouvernance éducative
Ce cas n’est pas isolé. Dans plusieurs communes rurales du Bénin, le déficit criard en infrastructures scolaires demeure un obstacle majeur. Le manque de tables-bancs, de salles de classe et parfois même d’enseignants fragilise le droit universel à l’éducation, pourtant garanti par la Constitution. Le problème est connu et régulièrement signalé. À Avali, les parents d’élèves, relayés par les autorités locales, ont multiplié les démarches. Des rapports ont été transmis aux instances compétentes. Pourtant, aucune action concrète n’a encore été posée pour soulager ces enfants, contraints d’apprendre dans des conditions humiliantes. Cette inertie interroge directement la responsabilité de l’État, garant du service public de l’éducation.
Un appel pressant à l’action
L’éducation est au cœur du développement. Un enfant privé de conditions d’apprentissage adéquates, c’est un citoyen en devenir dont le potentiel est bridé dès le départ. Il faut reconnaître que le gouvernement béninois a multiplié ces dernières années les réformes en faveur de l’éducation telle que la gratuité, les cantines scolaires, le recrutement d’enseignants. Mais ces efforts restent incomplets sans une politique vigoureuse d’équipement et d’infrastructures. La question d’Avali vient rappeler qu’il ne suffit pas d’inscrire un enfant à l’école pour garantir son droit à l’éducation. Encore faut-il que le cadre d’étude soit digne et adapté.
Il est donc urgent que l’État prenne ses responsabilités. Fournir des tables-bancs à Avali ne relève pas de la charité, mais du strict respect du droit à l’éducation. Le gouvernement doit considérer cette urgence comme une priorité nationale et mettre en place un plan accéléré de dotation en infrastructures scolaires, en commençant par les zones rurales les plus démunies.
Gildas AHOGNI