En août dernier lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie a appelé à un « soutien collectif mondial » pour les pays du Sahel. Annoncée comme le sauveur, la Russie n’a pas su juguler cette menace terroriste.
Dmitri Tchoumakov, représentant adjoint de la Russie auprès de l’ONU, a affirmé que le Mali, le Burkina Faso et le Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), étaient la « principale ligne de front » contre les groupes terroristes. Il a plaidé pour une action internationale concertée et à dénoncer les ingérences étrangère afin de soutenir les pays de l’AES.
Sur le terrain, la situation reste critique. Les attaques terroristes se multiplient dans la région malgré la mise en place d’une force unifiée de 5 000 hommes et la présence d’unités paramilitaires russes, comme l’Africa Corps au Mali. Les populations civiles sont déplacées et la menace terroriste ne faiblit pas. Les méthodes russes, souvent jugées brutales et peu transparentes, suscitent des critiques locales et internationales. Des observateurs dénoncent notamment des violations des droits humains et un manque de coordination efficace avec les forces locales.
L’appel russe au Conseil de sécurité sonne comme un aveu d’incapacité et illustre donc un paradoxe : Moscou se positionne comme un acteur clé dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, tout en étant confrontée à des échecs tangibles dans ses opérations. Les experts soulignent que tant que la Russie ne présentera pas de résultats concrets et durables, sa demande de mobilisation internationale risque d’être perçue comme un simple geste diplomatique, déconnecté de la réalité sécuritaire. Pendant ce temps, le Sahel reste une zone de crise persistante où le rôle russe, malgré ses ambitions, ne suffit pas à inverser la tendance sécuritaire.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU