Pour la énième fois, les États-Unis ont bloqué une résolution du Conseil de sécurité réclamant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. Cette décision, prise le 18 septembre 2025, provoque indignation et frustration au sein de la communauté internationale.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a vécu un nouvel épisode de tension diplomatique.Ce jeudi, les États-Unis ont une fois encore usé de leur droit de véto pour contrer un projet de résolution exigeant un cessez-le-feu permanent et l’accès humanitaire sans entrave dans la bande de Gaza. Le texte, soutenu par 14 membres sur 15, réclamait également la libération immédiate des otages. Pour Washington, la résolution manquait d’équilibre et ne condamnait pas explicitement le Hamas. La diplomate américaine Morgan Ortagus a justifié ce refus en évoquant une « réalité sur le terrain » où, selon elle, l’aide humanitaire a connu une amélioration significative.
Ce blocage a suscité de vives réactions. L’ambassadeur algérien Amar Bendjama a dénoncé une injustice flagrante: « Pardonnez-nous parce que ce Conseil n’a pas pu sauver vos enfants », a-t-il lancé à la population de Gaza. Son homologue pakistanais a, quant à lui, parlé d’un « moment sombre » pour l’institution. Plusieurs pays, dont le Danemark, ont affirmé que l’objectif du vote était d’envoyer un message de solidarité aux civils palestiniens.
Une fracture diplomatique persistante
Ce nouveau véto renforce l’isolement des États-Unis sur la scène internationale. Si Israël continue de bénéficier du soutien indéfectible de son allié, la majorité des États membres de l’ONU estime que l’inaction prolonge une catastrophe humanitaire déjà dénoncée comme « intolérable ». Quelques jours avant ce vote, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait d’ailleurs appelé à une réforme du Conseil de sécurité. Selon lui, la structure actuelle « correspond au monde de 1945 » et pose « un problème de légitimité et d’efficacité ».
Alors que Gaza s’enfonce dans la guerre et la famine, ce blocage souligne l’incapacité du Conseil de sécurité à agir. Une impasse diplomatique qui, pour de nombreux observateurs, relance plus que jamais la nécessité d’une réforme de l’ONU afin de répondre aux défis contemporains.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU