Redaction
À quelques semaines de l’élection présidentielle, Brenda Biya, fille du chef de l’État camerounais Paul Biya, a créé la surprise dans une vidéo devenue virale. Elle y demande clairement de ne pas voter pour son père, l’accusant d’avoir fait souffrir le peuple, tout en laissant entendre qu’elle pourrait envisager de quitter le pays pour prendre ses distances avec l’environnement qui l’oppresse.
Dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, Brenda Biya, la fille du président Paul Biya, a tenu des propos qui continuent de faire couler beaucoup d’encre au Cameroun. « Je ne voterai pas Paul Biya… Ne votez pas Paul Biya ; il a assez fait souffrir les gens », a-t-elle lancé, prenant ainsi le contre-pied de l’image de soutien qu’on prête habituellement aux proches d’un chef d’État en exercice. Elle poursuit en accusant son père d’avoir plongé le pays dans la souffrance et en affirmant : « Si un jour j’ai fait une mauvaise chose envers les Camerounais, je suis désolée ».
Dans la même sortie, Brenda Biya a laissé transparaître un profond sentiment d’abandon et de solitude, dénonçant le manque de soutien de sa famille et de certaines autorités malgré ses appels à l’aide. Elle rejette également l’idée de dépendre de l’argent destiné à la contrôler, déclarant qu’elle ne « prendra plus un seul sou » de ceux qui cherchent à l’instrumentaliser. L’enregistrement, qui aurait été réalisé depuis l’étranger, notamment en Suisse, a aussitôt relancé les débats autour de la longévité du régime Biya et de la place de ses proches dans la vie politique nationale.
Si elle n’a pas directement annoncé de projet concret, ses propos laissent supposer qu’elle envisage de tourner la page et, peut-être, de déménager pour s’éloigner d’un cadre familial et politique devenu trop pesant. Cette prise de parole inattendue, à quelques semaines du scrutin du 12 octobre, risque d’alimenter encore davantage les polémiques sur la candidature de Paul Biya et sur la fracture qui semble désormais visible jusque dans son cercle le plus intime.
Gildas AHOGNI
