Dans une déclaration inhabituelle rendue publique sur sa page Facebook, Bah Maïmouna appelle les journalistes et les citoyens togolais à ne plus réclamer la libération de son mari. Elle estime que ces démarches compliquent sa situation et plaide pour que l’affaire reste dans le cadre familial.
L’épouse de Kpatcha Gnassingbé, Hadja Maï Gnassingbé, née Bah Maïmouna en Sierra Leone, d’origine guinéenne, a demandé dans une déclaration adressée aux journalistes et au peuple togolais de « cesser de réclamer la libération » de son époux. Selon elle, les interventions publiques n’ont fait qu’« aggraver sa situation » judiciaire.
Elle assure que le président Faure Gnassingbé reste attaché à son frère, rejetant l’idée d’une rivalité. Pour elle, ce sont des proches du chef de l’État qui alimenteraient la discorde afin de préserver leurs propres intérêts. Dans ses propos, elle a également évoqué l’influence de certains articles de presse, qu’elle juge responsables d’avoir terni l’image de son mari arrêté en avril 2009 pour complot contre l’État et condamné à 20 ans de prison.
Avant cette première déclaration, l’épouse de Kpatcha multiplie les prises de parole, parfois plus personnelles et polémiques. Elle s’en est prise publiquement à des rivales présumées et a défendu sa position face aux critiques, affirmant préparer ses fils à un avenir politique malgré les attaques. Dans une lettre ouverte adressée à Faure Gnassingbé depuis Toronto, elle a aussi demandé officiellement une grâce présidentielle pour son mari, déjà âgé de 55 ans.
Ces interventions, entre confession intime et combat public, suscitent de vives réactions au Togo. Si certains saluent son courage, beaucoup d’autres estiment que ses sorties brouillent davantage un dossier déjà sensible.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU