L’Assemblée nationale tchadienne, à l’issue d’un vote tenu lundi 15 septembre 2025 , a adopté un projet de modification constitutionnelle. Cette réforme vise à porter le mandat présidentiel de cinq à sept ans.
Sur 188 députés, 171 se sont prononcés pour un rapport proposant d’allonger la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une révision de la Constitution adoptée en décembre 2023. L’objectif affiché est de renforcer la stabilité institutionnelle et d’adapter la gouvernance aux défis du pays. En plus de l’extension du mandat présidentiel, le texte introduit plusieurs nouveautés importantes.
D’abord, le mandat des députés passerait de cinq à six ans, permettant une plus grande continuité dans le travail parlementaire. Ensuite, la création d’un poste de vice-premier ministre vise à renforcer l’efficacité de l’exécutif et à améliorer la coordination gouvernementale. Une disposition particulière prévoit aussi une pause estivale pour le Président et le Premier ministre, un élément inédit dans l’organisation politique tchadienne.
L’autre mesure phare concerne la responsabilité des membres du gouvernement. Désormais, ils seraient tenus de rendre des comptes devant les juridictions de droit commun pour les crimes économiques. Si le projet est soutenu par une majorité écrasante de députés, il suscite néanmoins des débats.
Certains observateurs s’inquiètent de l’impact de l’allongement du mandat présidentiel, craignant une concentration accrue du pouvoir exécutif. D’autres y voient une opportunité d’assurer une meilleure stabilité dans un contexte marqué par des défis sécuritaires et socio-économiques.L’adoption de ce rapport constitue une étape importante, mais le texte devra encore franchir d’autres étapes institutionnelles avant de devenir effectif.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU