Pour certains observateurs, le départ du MPL, survenu à quelques mois des élections, constitue un affaiblissement de l’opposition et nourrit le doute sur la sincérité de son engagement. Expérience Tèbé balaie ces critiques d’un revers de main.
« C’est une vue de l’esprit. Si nous restons dans un cadre où chacun joue sa carte personnelle, nous allons droit vers un échec retentissant. Notre présence n’apporte rien si la cohésion n’existe pas. Le retrait du MPL ne fragilise donc pas l’opposition, il reflète simplement notre refus de cautionner l’individualisme », a-t-il expliqué. Il insiste ensuite sur la discipline de sa formation, qui a toujours privilégié l’unité et la cohérence plutôt que des initiatives improvisées. Il rappelle d’ailleurs qu’il n’a jamais eu l’intention de briguer un quelconque mandat lors des élections générales de 2026. « Nous n’avons posé aucune exigence particulière. Nous avons seulement défendu une logique de regroupement qui, malheureusement, n’a pas été suivie ».
Polémiques sur le financement et avenir du MPL
Autre sujet qui revient de manière récurrente est la provenance des fonds du MPL. Là encore, Expérience Tèbé se veut catégorique. Pour lui, ces accusations relèvent d’une campagne de dénigrement orchestrée depuis 2023. « Je trouve totalement idiot que certains s’acharnent uniquement sur le MPL alors qu’il existe une douzaine de partis. Nos ressources proviennent des contributions de nos membres. Nous avons même des dettes. Ceux qui colportent des rumeurs malveillantes cherchent simplement à salir notre image » martèle le président. Concernant l’avenir politique de son parti, le président du MPL précise que les choix stratégiques ne relèvent pas de sa seule volonté, mais des décisions collectives du bureau politique. Pour l’heure, le MPL reste fermement ancré dans l’opposition, mais il reconnaît ses limites face aux obstacles institutionnels et aux réalités électorales qui sont notamment l’absence de parrainages pour la présidentielle et la difficulté à envisager une victoire aux communales et municipales.
Une opposition à reconstruire
Le départ du MPL met en lumière les fractures profondes qui traversent l’opposition béninoise à l’approche des élections générales de 2026. Entre ambitions personnelles, incapacité à sceller des alliances solides et manque de stratégie concertée, la route paraît encore longue pour espérer rivaliser avec la machine électorale de la mouvance présidentielle. Expérience Tèbé, en tirant la sonnette d’alarme, renvoie chacun à ses responsabilités. « Nous avons voulu l’unité. Nous avons proposé des solutions. Mais si certains persistent dans l’individualisme, il est inutile de continuer à jouer les figurants », a laissé entendre le président du MPL.
Il urge de souligner que le retrait du MPL apparaît ainsi non comme une rupture opportuniste, mais comme l’illustration d’un désenchantement face à un cadre de concertation incapable de transcender les égos pour bâtir une opposition forte et crédible.
Gildas AHOGNI