En mai 2026, le Bénin connaîtra son 5ème président après la conférence nationale des forces vives de la Nation de février 1990. Après, Nicéphore Dieudonné Soglo, Mathieu Kérékou, Boni Yayi et Patrice Talon, le béninois attendent qui du président sortant Patrice Talon ou de l’ancien président Boni Yayi offrira le meilleur candidat qui dirigera le Bénin à partir de 2026. Aussi, qui sera, des deux, le meilleur coach qui fera gagner son équipe lors des élections municipales, communales et législatives du 11 janvier 2026 ?
Malgré les incertitudes qui inondent les pensées et les esprits au sujet des prochaines élections, les deux grandes chapelles de la politique béninoise se mènent des combats à peine voilée même si chacun y va de sa stratégie. D’un côté la mouvance avec à sa tête le président Patrice Talon en fin de mandat et de l’autre, l’opposition tractée par l’ancien président le docteur Boni Yayi. Pour les deux leaders, le défi de gagner les élections générales est la priorité des priorités car la mouvance vise la conservation du pouvoir et surtout la préservation des acquis aussi individuels que collectifs du régime dit de la rupture tandis que Boni Yayi et ses sociétaires de l’opposition, ont pour objectif de changer de régime au Bénin qui, selon eux, est mal gouverné et il faut tout miser pour arriver à cette fin.
Ce duel des présidents a même poussé l’actuel chef de l’Etat à sortir de sa zone de confort pour verser dans du populisme comme son prédécesseur, le docteur Boni Yayi. Patrice Talon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, lui qui n’aimait pas sortir de son palais, a en effet, démarré depuis quelques semaines une opération de charme, une communication qui a visiblement pour objectif de faire oublier aux béninois «ses erreurs» de gouvernance pour lesquelles il demande d’ailleurs pardon. Outre ses rencontres avec de différentes couches sociales, les médias reviennent déjà sur les réalisations du régime qui aura battu le record des frustrations sur tous les plans. Fait-il le bilan de ses années de pouvoir ? Certainement. Mais pourra-il s’en servir véritablement pour gagner les prochaines élections ? Cette question reste posée.
Boni Yayi de son côté et comme à ses habitudes, multiplie les rencontres avec les militants LD, qu’il évangélise, motive, encourage et met en ordre de bataille chaque fois que l’occasion se présente. Et des occasions, le président du parti Les Démocrates n’en manque jamais puisqu’il en crée chaque jour, chaque semaine et chaque mois. S’il n’est pas au-devant de la scène, il pousse la coordination nationale du parti qui à son tour répercute les instructions sur la chaîne jusqu’au niveau des villages. La stratégie quoi que semble dans les deux camps paraît plus souterraine et silencieuse chez Talon qui investit lui-même et de plus en plus le terrain. Une chose est certaine, le choc Yayi-Talon est lancé pour les élections générales de 2026 et bien malin qui pourra dire l’issue. Boni Yayi à la tête de la plus grande formation politique de l’opposition et Patrice Talon encore au pouvoir auront leurs mots à dire et les résultats des urnes porteront sans doute l’empreinte de chacun d’eux à travers les candidats qu’ils proposeront.