La récente démolition de l’ancien siège de l’Assemblée nationale continue de susciter colère et incompréhension. Pour l’ingénieur Jean-Baptiste Houngue interrogé sur Bip radio, c’est ni plus ni moins qu’un assassinat politique d’un projet d’envergure exécuté sous des prétextes fallacieux. Il dénonce ainsi une démolition purement politique.
La démolition de l’ancien siège de l’Assemblée nationale se révèle comme un scandale d’État masqué sous du béton pour Jean-Baptiste Houngue. « Avec le nouveau régime, on a décidé de mettre sous le boisseau ce projet et d’en construire un autre », dénonce-t-il avec amertume. Pourtant, l’ancien chantier avait été minutieusement lancé, et des investissements colossaux y avaient déjà été injectés. « On nous avait annoncé un coût global de 25 milliards, équipements compris. Aujourd’hui, on parle de 78 milliards pour un nouveau projet qui, lui, n’est même pas encore achevé ! Où se situe alors le scandale ? » interroge-t-il.
Au cours de l’entretien, il insiste sur la qualité des travaux réalisés qui se résume à des millions de tonnes de béton déversés, un sol marécageux entièrement remplacé, et des expertises géologiques favorables. « Ce chantier est l’un des meilleurs que j’aie vus. Il était solide, fiable. Malheureusement, la méchanceté, la politique et la mauvaise foi ont fini par l’enterrer. On a rasé pour faire plaisir à certains intérêts. Ce n’est ni économique, ni technique, c’est politique », se désole Jean-Baptiste Houngue. Pour lui, la question d’une instabilité du terrain ne tiendrait pas. « À Dubaï, on construit des gratte-ciel dans l’eau, et ils ne s’effondrent pas. Pourquoi ce qui est possible ailleurs serait impossible ici ? », a-t-il poursuivi.
Il urge de souligner que la démolition de l’ancien bâtiment, sans finalisation, soulève des questions graves : qu’advient-il des milliards déjà engloutis dans le projet initial ? Comment justifier une telle décision alors que le bâtiment n’avait pas révélé de failles structurelles majeures ? Alors que le nouveau chantier prend du retard et explose les prévisions budgétaires, la polémique enfle. La démolition de l’ancien siège de l’Assemblée nationale restera sans doute comme l’un des symboles d’un choix politique lourd de conséquences.
Gildas AHOGNI