Lien de solidarité qui devrait unir tous les membres de la famille humaine ; c’est plus qu’un sentiment qui existe entre les personnes appartenant à la même organisation, participant au même idéal.
Qu’est-ce que la Fraternité ?
La fraternité est le lien naturel entre membres d’une même fratrie, ainsi que le sentiment de solidarité et d’amitié qui unissent ou devraient unir les membres de la même famille que représente l’espèce humaine. Elle implique la tolérance et le respect mutuel des différences, contribuant ainsi à la paix.
Ces deux notions n’ont toutefois pas la même valeur morale : si la fraternité est un sentiment que chacun est libre de ressentir ou non, sans en rendre compte à personne, la solidarité quant à elle, est une mesure sociale des pouvoirs publics imposée à tous ou une attitude que requiert le vivre ensemble.
« D’abord valeur religieuse puis idéal philosophique, le concept de fraternité est énoncé par les révolutionnaires de 1789 comme un principe général d’action politique, au nom duquel sont instaurés les premiers droits sociaux. Si la solidarité qui le supplante ensuite constitue le fondement direct de la protection sociale, la fraternité, remise à l’honneur à la Libération et aujourd’hui constitutionnalisée, est le principe qui la légitime et lui apporte sa dimension humaine. » [1]
Premier terme de notre devise républicaine, au Bénin, la Fraternité est un lien étroit d’amitié qui unit normalement deux personnes qui ne sont nécessairement ni frères, ni sœurs.
En d’autres termes : ce n’est plus parce que nous sommes frères et sœurs que nous devons nous comporter comme tels, que nous devons être et nous montrer solidaires ; c’est parce que nous sommes et devons-nous montrer solidaires que nous pourrons être unis comme des frères et sœurs. C’est dire que si la fraternité n’est plus, ici, le fondement direct de la solidarité, elle n’en est pas moins sa justification dernière puisqu’elle en est la véritable « raison d’être ».
En tant que principe propre à nous et l’une de nos valeurs, nous avons toujours pensé à la FRATERNITÉ, en la déclinant et en expliquant, dans nos langues, comment elle se manifeste concrètement. La promouvoir depuis nos différentes familles, les écoles, les lycées, les universités et les lieux de formation est un impératif. Il s’agit de mettre l’accent sur le fait qu’on ne devrait pas connaître quelqu’un forcément, être amis ou parents avant de montrer sa fraternité à l’autre qui n’est qu’un concitoyen.
Il importe de ulgariser ce principe dans les chansons par nos artistes ; d’en faire un élément fédérateur de tout le pays, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. C’est d’ailleurs le premier mot de notre devise.
Nous profitons de cet article pour remercier les initiateurs de l’Association ‘’ Nonvitcha’’ des départements du Mono et du Couffo. Cette Association est un exemple manifeste de regroupement des enfants de ces deux départements qui se retrouvent, le 15 août de chaque année, pour partager un pain ; et ce, depuis plus d’un siècle d’existence.
Pour concrétiser le lien de fraternité dans notre pays, plusieurs actions pourraient être mises en œuvre, à travers différents domaines de la vie sociale, à savoir (juste à titre d’exemples) :
Engagement communautaire : Encourager la participation citoyenne à des projets locaux (nettoyage des parcs, bénévolat dans des banques alimentaires) favorise le sentiment d’appartenance et de solidarité entre les membres de la communauté.
Initiatives de dialogue interculturel : Organiser des événements qui célèbrent la diversité culturelle, comme des festivals multiculturels ou des débats sur la tolérance, aide à renforcer les liens entre différentes communautés ethniques et religieuses.
Programmes d’éducation civique : Inclure dans les écoles des cours sur la solidarité, l’entraide et les valeurs humanitaires permet aux jeunes de comprendre l’importance de l’inclusion et du respect mutuel.
Politiques d’égalité sociale : Mettre en place des mesures pour réduire les inégalités économiques, comme l’accès universel à la santé et à l’éducation, contribue à créer une société plus fraternelle, où chacun a les mêmes opportunités.
Journées de solidarité nationale : Organiser des journées dédiées à la fraternité ou à la solidarité, où les citoyens s’unissent pour des actions communes (plantation d’arbres, aide aux sans-abri), renforce le sentiment de communauté et d’unité nationale. L’État pourrait, par exemple, décider qu’un jour de la semaine est dédié à cette cause, à travers ses manifestations pour toute la population, comme nos fameuses journées fériées. Une telle journée nous offrirait, à nous tous, l’occasion d’apprendre à travailler, à titre bénévole, pour la patrie.
Ces exemples montrent comment des actions à petite ou grande échelle peuvent contribuer à bâtir une société fraternelle, basée sur la solidarité, le respect et la coopération.
Il sera sans doute nécessaire de récompenser, à divers niveaux, des exemples et des personnes qui manifestent la fraternité envers leurs concitoyens pour les faire grandir.
En partant de ce joli mot Fraternité, nous montrerons que nous sommes tous et toutes des frères et sœurs du même pays. En plus, nous n’avons pas choisir de naître dans ce beau pays le Bénin. Par conséquent, nous sommes condamnés à vivre ensemble et à nous rendre utile à l’autre.
Toutes les structures religieuses et morales devraient accompagner l’État pour cette cause nationale. Ce faisant, d’ici 20 ans par exemple nous verrons l’impact sur nos ados d’aujourd’hui qui seront des adultes demain.
[1] https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2018-1-page-16.htm