Ce 15 Avril 2021, le professeur Frédéric Joël Aïvo revenait de l’université d’Abomey-Calavi quand il a été arrêté par un commando sur le pont de Houédonou vers 14h50 puis conduit après à la Brigade Economique et Financière(BEF). Depuis ce jour, il n’a plus jamais retrouvé sa liberté. Accusé et condamné le 7 décembre 2021 à 10 ans de prison pour « complot contre l’autorité de l’Etat » et « blanchiment de capitaux » aux termes d’un procès expéditif au cours duquel l’un des deux militaires co-accusés avec lui et son financier Alain Gnonlonfoun avait nié en bloc l’accusation de vouloir faire un coup d’Etat. Le prof Aïvo avait compris qu’il était beaucoup plus arrêté pour son activisme politique que ce prétendu coup d’Etat pour lequel les accusateurs n’ont apporté la moindre preuve. Ce qu’il a fait savoir à la cour par sa mémorable déclaration : « Il ne revient pas à la justice criminelle d’arbitrer les adversités politiques ». On se rappelle que deux ans plus tôt, l’universitaire avait entamé une tournée nationale pour faire renaître dans le cœur des Béninois l’espoir de la démocratie qui mourrait à petit feu. Ce 7 décembre, il a rappelé à cette cour qui le condamnait son attachement à la démocratie. « Seule la démocratie est éternelle. On peut en sortir mais croyez-moi, on y revient toujours. La démocratie, c’est la sécurité et la sûreté pour tous », avait-il dit. Hier, Barakatou Sabi Boun, Déléguée générale de « Génération Aïvo » a rappelé cet attachement à la démocratie et à la liberté en disant : « Joel Aïvo est en prison d’abord et avant tout parce qu’il représente pour des millions de Béninois, un espoir. Il est en prison parce que, face à l’arbitraire, face à l’injustice, il ne s’est pas caché derrière son statut d’universitaire et expert international. Au contraire, il est dressé au péril de sa vie, et a incarné une voix crédible ».
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