Sans trop exagérer, c’est l’identité remarquable de la commune de Sèmè-Podji qui se caractérise par la non électrification des voies qui la traversent. Tenez ! La voie Kraké-Sèmè carrefour est toujours dans le noir depuis des lustres. Pas de lampadaires. Est-ce une fatalité ? Or, Kraké est la plus grande frontière entre le Bénin et le Nigeria. Curieusement, de Kraké au carrefour Sèmé, il n’y aucune lumière. La nuit, à partir d’une certaine heure, c’est avec la peur au ventre qu’il faut y circuler. Dans ces conditions, comment peut-on promouvoir les affaires ? Sans nul doute, les hors-la-loi vont en profiter pour commettre leurs crimes au détriment des paisibles populations. En dehors de cela, l’axe Tohouè- Djèrègbè est presque dans la même situation. Sur l’autoroute Cotonou-Porto-Novo, traversant la commune de Sèmè-Podji, en dehors quelques lampadaires de Ganvidokpo, c’est le désarroi total. L’obscurité dicte sa loi au grand bonheur des bandits de grand chemin. En clair, les grandes artères de la localité souffrent d’une carence aiguë en électricité.
Au troisième millénaire, doit-on démontrer aux autorités politico-administratives que l’électrification des voies est l’une des mesures contre l’insécurité ? On n’a pas besoin de chercher loin pour répondre à cette interrogation par la négative. Qui paie la facture de l’éclairage public ? Si c’est les mairies dont les ressources financières sont aujourd’hui gérées par les Secrétaires exécutifs qui doivent payer les frais y afférant, il est alors temps que des mesures soient prises pour sauver les meubles. Pour cette raison, le maire de la commune, Jonas Gbènamèto, a l’obligation de jouer sa partition avec tout son Conseil pour trouver solution à ce problème qui pourrit la vie aux riverains, car jusqu’à preuve de contraire, la sécurité des populations est de la responsabilité des autorités communales.
Nul n’est sans savoir que l’éclairage public et la non-détention de fortes sommes d’argent sur soi en circulation et ailleurs contribuent forcément à la garantie de la sécurité des biens et des personnes. Tout ceci ne peut qu’accompagner le travail que les forces de sécurité abattent dans leur domaine. Patrouilles, contrôles systématiques et mêmes des arrestations sont le lot quotidien de la police à Sèmè-Podji pour décourager la délinquance.
Cette commune, située entre les deux plus grandes villes du Bénin, ne peut pas être dans cet état avec de grandes artères très peu éclairées. La sécurité n’a pas de prix, dit-on. Toutes les dispositions devraient être pour l’assurer. Comme quoi, l’insécurité est l’affaire de tout le monde. A chacun de jouer son rôle.
Jules Yaovi MAOUSSI