Le 22 septembre 2025, lors de la Semaine de Haut Niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, plusieurs économistes de renom, dont Joseph Stiglitz et Daron Acemoglu, ont alerté sur un risque d’effondrement du journalisme d’intérêt public. Ils insistent sur ses conséquences économiques et démocratiques, appelant à des réformes urgentes pour préserver ce bien collectif.
Le journalisme d’intérêt public, garant d’une information fiable et indépendante, est aujourd’hui menacé. C’est l’alerte lancée par plusieurs économistes de renommée mondiale, parmi lesquels figurent les prix Nobel Joseph Stiglitz et Daron Acemoglu. Selon eux, son effondrement aurait des répercussions considérables sur l’économie du XXIᵉ siècle.
Dans une déclaration commune, les signataires comparent l’information fiable aux énergies motrices des révolutions industrielles passées. « L’accès à des informations fiables est la ressource fondamentale qui alimente l’économie du XXIᵉ siècle, comme la vapeur ou le charbon l’ont fait auparavant », soulignent-ils. Pour Joseph Stiglitz, « l’information de qualité est le carburant sans lequel nos sociétés risquent de s’asphyxier ».
À titre de rappel, les économistes définissent le journalisme d’intérêt comme une production médiatique factuelle, fiable et indépendante sur le plan éditorial. Il s’agit d’un journalisme qui répond avant tout aux besoins de la société, en offrant une information vérifiée, loin des pressions politiques ou commerciales. Selon la déclaration faite par Joseph Stiglitz et ses confrères, ces médias « jouent un rôle crucial » et sont pourtant menacés à l’échelle mondiale.
Des menaces multiples et un appel aux réformes
Le diagnostic posé est sévère : difficultés financières chroniques, concurrence déloyale des plateformes technologiques, ingérences de gouvernements. Pour contrer ces menaces, les économistes recommandent des subventions directes ou indirectes, une taxation numérique des géants technologiques et une régulation adaptée de l’intelligence artificielle. Ils proposent aussi l’instauration de » coupons citoyens « , une aide annuelle versée à chaque individu et destinée spécifiquement au financement des médias libres et indépendants. Ce mécanisme permettrait aux citoyens de choisir eux-mêmes les organes de presse qu’ils souhaitent soutenir, tout en garantissant une diversité d’information. « Le coût de ces initiatives est relativement faible comparé aux pertes encourues en cas d’inaction », précisent-ils, appelant à une concertation large incluant gouvernements, société civile et secteur privé.
À en croire ces déclarations faites par des économistes de renommée, il est clair que la survie du journalisme d’intérêt public ne relève pas seulement d’un enjeu médiatique. Elle conditionne l’avenir de l’économie mondiale, la qualité de l’innovation et la vitalité démocratique, puisque ce journalisme ne peut exister sans la garantie d’une liberté de la presse effective.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU