Dans une récente tribune sur sa page Facebook, Boris Djimadja interpelle la diaspora béninoise sur son rôle dans la construction nationale. Pour ce dernier, il est temps que les Béninois de l’étranger cessent d’être de simples soutiens économiques et deviennent de véritables acteurs politiques.
La diaspora béninoise, estimée à plus de 4 millions de personnes à travers le monde, occupe une place incontournable dans l’économie nationale. Chaque année, ses transferts financiers se chiffrent en milliards de francs CFA, soutenant aussi bien les ménages que des projets de développement local. Mais pour Boris Djimadja, cette contribution, aussi importante soit-elle, reste incomplète.
En effet, ce dernier appelle à une mobilisation politique et citoyenne. « Nous devons passer de simples contributeurs économiques à de véritables acteurs politiques et sociaux », affirme-t-il dans son texte intitulé La Diaspora béninoise : Un potentiel inexploré. Dans son constat, il estime que malgré son poids économique, la diaspora demeure absente de l’Assemblée nationale et de l’arène décisionnelle. Une situation qu’il qualifie de « paradoxe » et qu’il appelle à corriger.
Au-delà du constat, Boris Djimadja propose la voie de l’organisation collective. Pour lui, seule une mobilisation structurée peut permettre à la diaspora de revendiquer une place légitime dans les choix politiques du pays. Il met en avant le Bloc Républicain comme exemple de mouvement ouvert à la participation des jeunes, des femmes et des Béninois de l’étranger. Mais son appel dépasse l’adhésion à un parti politique. Il s’agit surtout de susciter une conscience citoyenne. « L’avenir du Bénin ne peut être construit sans notre voix », insiste-t-il, exhortant ses compatriotes de l’extérieur à transformer leur énergie économique en force politique et sociale.
L’enjeu est de taille. Dans de nombreux pays africains, la diaspora est considérée comme la « 16e région », dotée parfois d’une représentation institutionnelle. Le Sénégal, par exemple, réserve des sièges à ses ressortissants de l’étranger au Parlement. Le Bénin, lui, tarde à franchir ce cap. Selon Djimadja, il est urgent d’ouvrir ce débat pour donner aux Béninois de l’extérieur la possibilité d’influer directement sur la gouvernance nationale.
Il rappelle que si cette vision venait à se concrétiser, la diaspora pourrait devenir un acteur clé non seulement dans le financement, mais aussi dans la définition des grandes orientations nationales. Plus qu’un plaidoyer, le message de Djimadja sonne comme une invitation pressante à l’action, à l’unité et à la solidarité, afin d’inscrire durablement la diaspora béninoise au cœur du destin collectif.
Gildas AHOGNI