À travers une série de lettres ouvertes datées du 20 septembre 2025, le creuset citoyen LaRealPolitik, composé de Béninois en exil, appelle les membres de la Cour constitutionnelle à protéger la démocratie menacée à l’approche des élections générales de 2026. Les lettres sont adressées à chacun des membres de la Cour.
À quelques mois des élections de 2026, le ton monte dans le débat politique béninois. Le mouvement LaRealPolitik, regroupant des citoyens en exil, a adressé des courriers solennels aux sept sages de la Cour constitutionnelle, dont le président Dorothé Cossi Sossa et le vice-président Nicolas Assogba. Les lettres, empreintes de gravité, rappellent aux juges leur rôle historique dans la préservation de l’État de droit.
En effet, les signataires dénoncent d’abord la restriction imposée aux partis concernant l’accès aux feuilles de dépouillement, un document jugé crucial pour la transparence électorale. Selon eux, limiter ces pièces compromet gravement tout contentieux électoral. Ils plaident donc pour que la Cour reconnaisse la preuve par tous moyens, que ce soit les procès-verbaux, les constats d’huissier, les résultats affichés devant les bureaux de vote ou encore les témoignages concordants. « Ce n’est pas le papier qui fonde la démocratie, mais le respect du suffrage du peuple souverain », rappellent-ils.
L’autre point soulevé est la règle des 20 % exigés dans chacune des 24 circonscriptions pour qu’un parti puisse siéger au Parlement. Appliquée de manière rigide, préviennent-ils, cette disposition transformerait le Parlement en un « club fermé », excluant des forces politiques pourtant soutenues nationalement. LaRealPolitik demande donc une interprétation plus nuancée qui est de priver un parti des sièges là où il échoue, sans l’exclure du jeu national là où il a obtenu l’adhésion des électeurs.
Par ailleurs, ces lettres adressées individuellement à chacun des sages ; de la professeure Dandi Gnamou à Michel Adjaka en passant par Vincent Codjo Acakpo et Aleyya Gouda épouse Baco ; sonnent comme un appel au courage. Les auteurs rappellent que chaque décision pèsera sur l’héritage personnel des juges autant que sur l’avenir de la République.
Il urge de souligner que LaRealPolitik insiste sur le fait que l’histoire retiendra si la Cour constitutionnelle a choisi d’être un véritable rempart de la démocratie ou un simple témoin silencieux de son affaiblissement.
Gildas AHOGNI