Des milliers de personnes ont défilé ce 10 septembre à travers l’Hexagone, selon plusieurs sources syndicales, pour protester contre la politique sociale et économique du gouvernement. Ce mouvement fait suite à l’action « Bloquons tous », survenue une semaine plus tôt.
La rue française s’est de nouveau embrasée, avec une mobilisation inédite depuis la réforme des retraites de 2023, mettant sous pression le tout nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu. Près de 900 000 personnes étaient attendues dans quelque 250 manifestations ce 10 septembre, selon les autorités.
À Paris, Marseille, Lyon et Toulouse, les grandes villes ont vu défiler des foules massives pour dénoncer la vie chère, l’inflation persistante et la politique sociale du gouvernement. Les rues, les écoles et le transport ont été bloqués à cause des manifestations. Ce mouvement s’inscrit dans la continuité de l’opération « Bloquons tout », menée une semaine plus tôt et marquée par des blocages d’infrastructures stratégiques.
L’intersyndicale, unie derrière cette journée d’action, veut peser sur les arbitrages budgétaires du Premier ministre Sébastien Lecornu , arrivé récemment à Matignon. Ses premiers gestes d’apaisement — abandon de la suppression de deux jours fériés et fin des avantages à vie des anciens Premiers ministres — n’ont pas suffi à calmer la colère.
La contestation intervient dans un climat tendu. Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a mis en garde contre une « convergence des violents » et évoqué des risques de débordements. Face à cela, le gouvernement a déployé un dispositif sécuritaire qui comprend 80 000 forces de l’ordre, épaulées par des drones, 24 blindés Centaure et 10 canons à eau selon Le Figaro.
Sur le plan politique, l’opposition n’a pas manqué de réagir. Jean-Luc Mélenchon (LFI) salue « un peuple qui reprend sa dignité », tandis que Marine Le Pen (RN) dénonce « un exécutif coupé du pays réel ». Plusieurs analystes évoquent déjà la possibilité d’une motion de censure, qui pourrait entraîner une nouvelle chute du gouvernement et accréditer le surnom donné par certains médias : « l’enfant malade de l’Europe ».
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU