À l’aube d’une nouvelle élection présidentielle, le peuple camerounais se retrouve une fois de plus face à l’impensable : confier son avenir à un dirigeant nonagénaire, figé dans le passé, tandis que la jeunesse rêve de renouveau.
Pleure, ma bien-aimée Afrique. Pleure, si tu le peux, pour le Cameroun.
Douze jours après que le Nigeria aura célébré le 65e anniversaire de son indépendance, le peuple du Cameroun, pays voisin, tentera en vain de se libérer des griffes d’un despote de 93 ans, dont le nom figure encore sur le bulletin de vote ce jour-là, pour un nouveau mandat présidentiel de sept ans.
Il est tout simplement troublant et impensable que, le 12 octobre de cette année, la jeunesse camerounaise soit cajolée et acculée à élire un dirigeant qui ne se souvient peut-être même plus des paroles de l’hymne national :
Ô Cameroun, berceau de nos ancêtres,
Sanctuaire sacré où ils reposent à jamais…
Comment te rendre jamais ton dû ?
Ton bien, nous le gagnerons dans le labeur, l’amour et la paix,
Nous serons toujours fidèles à ton nom…
Sûrement, avec un dirigeant aux cheveux blanchis, profondément ancré dans le crépuscule de sa vie et résolu à briguer un nouveau mandat, ceci ne peut pas être la terre de promesse, ni la terre de gloire, encore moins celle de joie et de vie, notre unique trésor !
Afrique, ô Afrique ! Avons-nous trahi les dieux qui chérissent le lever et le coucher dû soleil ?
Ce n’est assurément pas encore le matin du jour de la création pour ceux qui aiment le Cameroun, souvent décrit comme un petit continent.
Dr Mitchell Obi, FNIMN