Après plusieurs mois de critiques publiques contre le régime de Faure Gnassingbé, l’ancienne ministre des Armées est interpellée ce mercredi 17 septembre à son domicile. La destination et les motifs restent pour le moment inconnus.
L’ancienne ministre des Armées du Togo, Marguerite Essossimna Gnakadé, aurait été arrêtée à son domicile de Tokoin-Solidarité à Lomé selon plusieurs médias locaux. Escortée par des forces de sécurité, elle aurait été conduite vers une destination encore non communiquée. Les autorités togolaises n’ont pour l’instant publié aucun communiqué officiel sur les raisons de cette interpellation.
Cette arrestation survient après plusieurs mois de prises de position publiques très critiques à l’égard du régime de Faure Gnassingbé. Le 17 août dernier, Marguerite Gnakadé avait diffusé un message solennel appelant à la « reconstruction du Togo » et demandant la démission du chef de l’État. Dans ce texte, elle dénonçait « un système qui a trahi les espoirs du peuple » et exhortait les forces de défense et de sécurité à « se ranger aux côtés du peuple ».
Quelques jours plus tard, le 30 août, elle apportait son soutien à la marche citoyenne organisée à Lomé, renforçant son image d’opposante déclarée. Ce basculement avait été précédé, dès le 16 juin, par un message publié sur sa page Facebook dans lequel elle évoquait une tentative d’intimidation, après qu’un drone non identifié eut atterri sur la dalle de sa maison à Kara. Elle y voyait les signes d’une arrestation imminente.
Marguerite Gnakadé, première femme ministre des Armées du Togo en 2020, était déjà une figure singulière du paysage politique en raison de ses liens familiaux avec la famille présidentielle car elle était sa belle-sœur. Son engagement récent contre le régime, assumé publiquement, avait surpris autant qu’il avait suscité l’adhésion d’une partie de l’opinion.
L’interpellation de ce mercredi marque donc une étape décisive dans ce bras de fer. Elle soulève de nombreuses interrogations sur la suite des événements et sur le traitement réservé à cette ancienne ministre devenue voix critique du pouvoir.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU