La question sur l’autoparrainage des candidats pour l’élection présidentielle de 2026 de continue de susciter des remue-ménages malgré les interprétations de la Commission électorale nationale autonome, institution en charge de l’organisation des élections. Les dernières déclarations du député Dakpê Sossou au cours de l’une de ses nombreuses sorties ramènent le sujet au menu et continuent de semer le doute dans le rang de l’opposition.
« Aucun député du parti Les Démocrates ne participera pas aux élections ». C’est en ces propos que le député Dakpê Sossou du parti Union progressiste le Renouveau s’est adressé en langue locale aux populations à la base et autorités locales au cours d’une rencontre. Même si les raisons qui sous-tendent cette assurance de l’ancien maire de Lokossa quant à la non-participation des élus parlementaires du plus grand parti de l’opposition au Bénin à l’élection présidentielle n’ont pas été élucidées dans l’audio, elles renvoient tout de même à cette question d’auto-parrainage évoquée dans nos précédentes publications. Malheureusement les explications de la Commission électorale nationale autonome sont loin d’aplanir les doutes sur la question, car pour ceux qui savent la manière dont cette institution jette l’éponge face au moindre imboglio en matière électorale, les uns et les autres ont bien raison de rester en état d’alerte maximale. En effet, si les dispositions du Code Électoral notamment celle relative aux parrainages permettent au parti dirigé par Boni Yayi de présenter un duo de candidats à l’élection présidentielle, le piège se situe au niveau de celui qu’il soit choisir. Pour ne pas tomber dans le piège sans fin que la mouvance a évité exprès en choisissant un candidat qui n’est pas parrain (député ou maire), le parti devrait faire preuve de grande cohésion interne et de stratégie en ne laissant pas s’échapper du filet l’un seulement des vingt-huit députés. Si l’un manque, le parti n’aura plus la possibilité de présenter un duo de candidatures pour l’élection. Étant donné que la loi reste muette sur cette préoccupation laissant place au doute et à toutes les interprétations possibles, il y a des erreurs qu’il ne faille pas faire pour éviter de donner une petite marge de manœuvre à la mouvance qui cherche la moindre faille pour exclure l’opposition de cette échéance électorale de 2026. Ce débat fait rappeler le douloureux épisode de l’éviction des candidats sous le coup des poursuites judiciaires par le parti Les Démocrates en 2023 lors des élections législatives. Il est donc très important de ne pas tomber dans le même piège au risque de se faire éliminer avant même le début de la compétition. Pour faire simple et éviter de tirer le diable par la queue, le parti n’a qu’une seule possibilité, celle de choisir des candidats qui ne comptent pas parmi les 28 parrains.
Mohamed Yèkini