À un mois de l’élection présidentielle prévue en octobre prochain, l’opposition camerounaise tente une nouvelle stratégie d’unité. Ce damedi, à Yaoundé, l’Union pour le changement, regroupement initié par Djeukam Tchameni et Anicet Ekane, a annoncé la désignation d’Issa Tchiroma Bakary comme candidat consensuel.
L’ancien ministre de la Communication et figure politique bien connue du pays s’avance donc comme le porte-étendard d’une coalition décidée à rompre avec les divisions traditionnelles. Selon l’accord dévoilé à la presse, Issa Tchiroma Bakary s’engage à ne briguer qu’un seul mandat de cinq ans. Il promet, dès son élection, de former un gouvernement d’union nationale intégrant les différentes forces politiques et sociales du pays. Autre engagement fort : la mise en retrait de son propre parti au profit de la coalition. L’objectif affiché est d’éviter toute récupération personnelle et de garantir une alternance pacifique.
Le candidat insiste également sur la nécessité d’une transition politique maîtrisée. Il s’engage à poser les bases institutionnelles et démocratiques d’un Cameroun renouvelé avant de se retirer du pouvoir au terme de son mandat. Ce choix, souligne-t-il, vise à restaurer la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants.
En face, la mouvance présidentielle sera représentée par Paul Biya, au pouvoir depuis le 6 novembre 1982. Âgé de 92 ans, le chef de l’État brigue un nouveau mandat sous la bannière du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). La Constitution révisée en 2008 ayant supprimé la limitation du nombre de mandats, le président sortant, déjà 42 ans à la tête du pays, est libre de se représenter autant de fois qu’il le souhaite.
La désignation d’Issa Tchiroma Bakary ouvre ainsi une nouvelle page du jeu politique camerounais, face à un adversaire historique, dans une élection qui s’annonce décisive pour l’avenir du pays.
Ezéchiel Dagbégnon PADONOU